Strangvac est un vaccin à usage intramusculaire contre la gourme du cheval, une maladie respiratoire extrêmement contagieuse. Strangvac est indiqué pour réduire les signes cliniques et le nombre d’abcès dans les ganglions lymphatiques submandibulaires et rétropharyngiens chez les chevaux en phase aiguë de gourme.
Des fragments d’ADN codant pour huit importantes protéines de Streptococcus equi (S. equi) sont fusionnés pour créer trois « gènes » de synthèse. Chacun des gènes ainsi créés est intégré dans des bactéries Escherichia coli (E. coli).
Les bactéries E. coli sont mises en culture dans des milieux de fermentation, où elles grandissent et utilisent les gènes de synthèse comme modèle pour fabriquer chaque protéine. Les bactéries E. coli fermentées sont ensuite lysées et chaque protéine est extraite et purifiée, pour être prête à être utilisée dans Strangvac.
Un point essentiel à noter est que Strangvac ne contient pas de bactéries vivantes de S. equi, pas plus que d’ADN, et que, de ce fait, il permet de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés (vaccin DIVA).
Strangvac contient les protéines suivantes :
Ces antigènes, à l’exception d’IdeE, sont localisés à la surface des bactéries. Les anticorps dirigés contre eux sont présumés être opsonisants et bloquer l’adhérence bactérienne aux surfaces tissulaires, tout en bloquant également la capacité de ces importantes protéines à aider S. equi à provoquer la maladie.
Les sept protéines pariétales sont ancrées à la surface de la paroi cellulaire bactérienne de peptidoglycane. L’antigène CNE lie le collagène1 et les réponses à Strangvac bloquent la fixation de S. equi au collagène.2 L’antigène EAG lie l’alpha 2-macroglobuline, l’albumine sérique et l’IgG.3, 4 Les fonctions remplies par les antigènes SclF, SclI, SclC, Eq5 et Eq8 sont actuellement inconnues, mais ne sont vraisemblablement pas seulement impliquée dans l’adhésion, car nombre de ces classes de protéines ont de multiples fonctions en termes d’induction en erreur des réponses immunitaires de l’hôte.
Autre fait intéressant, les antigènes SclF, SclI, SclC et Eq8 sont tous essentiels à S. equi pour provoquer la gourme chez le cheval.5 Par conséquent, les réponses immunitaires générées par Strangvac ciblent S. equi pour l’éliminer, mais elles bloquent également certaines fonctions de virulence primordiales, ce qui facilite la tâche de la réponse immunitaire dans l’élimination de S. equi.
L’antigène IdeE clive l’immunoglobuline produite par le cheval en réponse à l’infection à S. equi. Les réponses immunitaires à Strangvac neutralisent l’activité d’IdeE, de sorte que le système immunitaire du cheval puisse cibler et tuer plus efficacement S. equi.8
Les antigènes inclus dans Strangvac sont extrêmement bien conservés et Strangvac est présumé protéger contre tous les variants de S. equi actuellement en circulation dans le monde. Les 759 souches examinées dans une analyse avaient au moins six antigènes identiques aux huit antigènes contenus dans Strangvac.6
98 % des souches ne présentaient aucun ou qu’un seul changement d’acide aminé sur les 1580 acides aminés qui composent les huit antigènes inclus dans Strangvac. Strangvac est basé sur la souche BAPS2 (la première cause de gourme en Europe) et les études qui ont déterminé l’efficacité de Strangvac ont utilisé une souche hétérologue de BAPS5, qui occupe la seconde position sur le podium des souches les plus prévalentes de S. equi en Europe.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le degré de conservation des antigènes contenus dans Strangvac sur l’ensemble des isolats sauvages de S. equi, rendez-vous dans la Dechra Academy, où vous pourrez visionner la présentation faite par le Dr Frosth lors du congrès 2021 de l’IEIDC.
Non. Strangvac ne contient ni souche vivante, ni ADN de S. equi. De ce fait, les chevaux qui ont été vaccinés avec Strangvac n’obtiendront pas de résultats positifs aux tests diagnostiques à base de cultures ou d’analyses PCR, sauf s’ils ont été infectés récemment par S. equi.
Par ailleurs, Strangvac ne contient pas les protéines utilisées dans les tests sanguins de dépistage de la gourme. Par conséquent, les chevaux vaccinés ne seront pas testés séropositifs, sauf s’ils ont effectivement été exposés à S. equi.
Cela signifie que, contrairement aux autres vaccins contre la gourme, Strangvac est un vaccin DIVA, qui permet de différencier les animaux infectés des animaux vaccinés (DIVA = Differentiating Infected from Vaccinated Animals).
Le début de l’immunité intervient deux semaines après la deuxième dose de vaccin, cette deuxième dose étant administrée quatre semaines après la première.
Étude : « Début de l’immunité après la deuxième dose de vaccin »7
Après le schéma de primo-vaccination en deux doses, la durée de l’immunité a été établie à deux mois.
Étude : « Durée de l’immunité après la deuxième dose de vaccin »7
Les tests ont révélé que Strangvac est bien toléré chez les chevaux à partir de l’âge de cinq mois.
Strangvac ne contient PAS de bactéries vivantes ; il ne peut donc pas provoquer la gourme, contrairement à ce qui a pu être constaté avec l’utilisation de vaccins vivants.12, 13
Quels sont les effets indésirables que l’on peut observer après la vaccination avec Strangvac ?
Chez les chevaux à haut risque d’infection à S. equi, il est recommandé de répéter le schéma de primo-vaccination après 2 mois.
Il n’existe actuellement pas de données relatives à la protection clinique prolongée provenant de l’administration de rappels à dose unique.
Sur la base des titres d’anticorps mesurés, une mémoire immunitaire a été constatée chez des chevaux suite à une re-vaccination 6 mois après la primo-vaccination. On ignore quel est le rôle des anticorps mesurés dans la réponse immunitaire pertinente pour la protection contre la gourme.
Les tests réalisés sur le vaccin ont montré qu’il peut être utilisé sans risque pour les chevaux dès l’âge de 5 mois.
La vaccination est vivement recommandée pour :
L’innocuité du vaccin n’a pas encore été évaluée chez les juments gestantes et les étalons reproducteurs.
La décision d’utiliser Strangvac avant ou après tout autre produit vétérinaire doit être évaluée au cas par cas.
Cette situation n’a pas fait l’objet de tests, mais voici quelques recommandations :
Les jeunes et les vieux chevaux sont exposés au plus grand risque de maladie sévère s’ils contractent une infection à S. equi.
La vaccination réduira les signes cliniques et le nombre d’abcès chez les chevaux vulnérables.
Il a été démontré que le vaccin réduit les signes cliniques de la maladie au stade aigu de l’infection. Mais un cheval vacciné peut toujours être infecté par S. equi et excréter la bactérie.
Pusterla et al. Surveillance programme for important equine infectious respiratory pathogens in the USA. Vet Rec 2011;169:12.
Defra quarterly disease surveillance reports.
Boyle et al. Streptococcus equi infections in the horse: guidelines for treatment, control, and prevention of strangles – Revised Consensus statement. J Vet Intern Med 2018;32:633-647.
Mitchell et al. Globetrotting strangles: the unbridled national and international transmission of Streptococcus equi between horses. Microb Genom 2021;7:1-14.
Newton et al. Detection and treatment of asymptomatic carriers of Streptococcus equi following strangles outbreaks in the UK. Equine Infectious Diseases VIII: Proceedings of the Eighth International Conference, Dubai, March 1998
Newton et al. Control of strangles outbreaks by isolation of guttural pouch carriers identified using PCR and culture of Streptococcus equi. Equine Vet J 2000; 32:515–526.
Fonseca et al. Antibiotic resistance in bacteria associated with equine respiratory disease in the United Kingdom. Vet Rec 2020;187:189.
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